m u l t i p l e s

Maguy Marin – Daniel Linehan

 

 

Noir-Interstice

 

 

Notes autour de…

 

 

Faces

Chorégraphie et mise en scène Maguy Marin. Collaboration à la conception et création sonore : Denis Mariotte.

 

Gaze is a gap is a ghost

Conception et chorégraphie Daniel Linehan.

 

 

 


Faces

 

 

Noir. Corps.

Intermittence.

Lumière par jets, lignes, sculptant l’espace,

Comme les corps.

 

L’espace sculpté par les noirs, la lumière et les corps.

Avant même le mouvement, avant tout mouvement.

 

 

 

 

 

Gap.

 

 

Interstice.

Entre le geste et le geste.

 

Le corps regarde/danse.

La salle est vide /remplie.

 

Entre la danse et l’image.

Entre l’image et l’image.

 

 

 

 

Faces.

 

Des vagues. Un flux.

Transformations et métamorphoses d’un corps multiple.

 

Une trace : inscrire la trace du geste et non le geste.

Trace dans l’espace et dans l’œil. Entre les noirs.

 

 

 

 

 

Gap.

 

Synchroniser. Désynchroniser.

Jouer. Déjouer.

L’image/le corps. Le geste/son reflet.

Caler. Décaler.

Décalage entre image et geste, image et corps, image et regard.

 

L’image vidéo (je vois) justement : entre le regard et l’image.

Entre le geste et l’image.

Image « digitale », caméra miniaturisée, invisible :

Toucher avec l’image.

 

 

 

 

 

Faces.

 

Des visages. Maquillés. Blancs.

Fantômes, âmes, masques.

Doubles. Clowns de nos gestes.

Nous.

Nous différents.

Nous projetés.

Dédoublés.

 

 

 

 

 

Gap.

 

 

« On ne peut jamais vraiment voir au travers des yeux d’une autre personne »

Nous dit Linehan.

 

Voir / Ne pas voir : enjeu de cinéma devient enjeu chorégraphique.

Enjeu d’écriture avec les corps. Ecriture de l’espace et du temps avec les corps.

 

« La caméra capture à la fois plus et moins que ce que tu vois ».

Le spectacle se situe dans cet intervalle entre le possible et l’impossible.

Pour déjouer l’image, et finalement rendre l’image plus réelle.

Et le réel virtuel.

 

 

 

 

 

Faces.

Marin : « Ce rapport où le corps de l’interprète est un médium, un moyen de faire exister

quelque chose d’autre que lui-même sur le plateau »

 

Le masque comme projection.

Projection au-delà de soi. Non inconscient mais in-présent.

Présence du non présent. Présence de l’absence.

Le visage-masque comme révélateur.

 

Visage comme surface, opaque. A déchiffrer.

Visage-hiéroglyphe.

 

 

 

 

Gap.

Pour Linehan : créer des réalités multiples, à partir de la vidéo et du plateau.

Des réalités parallèles.

Quand l’essence du cinéma (oubliée par les cinéastes) est rendu visible par la chorégraphie.

 

« Faire diverger le temps ».

Transformer le présent en futur et passé.

Plus d’avant ni d’après : en même temps.

 

 

 

 

Faces.

Noir / Espace / Temps.

Le noir sculpte l’espace et le temps.

Le noir fait voir l’invisible interstice du temps.

Le temps comme passage et non comme durée.

Fragmenter l’espace et le temps.

Pour ne garder que la trace, le trait. Suspendus.

 

Suspendre le mouvement.

L’après. Ou l’avant.

Comme Epstein : l’amorce du geste à venir, non le geste lui-même.

 

 

 

 

Gap.

Objets. Proche/loin. Gros plan.

Faire apparaître l’objet par l’image, son double.

L’objet réel devenant virtuel, l’objet virtuel devenant réel.

Donner corps à l’apparition.

 

L’écart entre l’image et le réel comme espace à explorer.

Par l’objet, par le corps, par le regard.

Sculpter le réel par le virtuel et inversement.

 

 

 

 

 

Faces.

 

Crier. Se révolter. Faire corps.

En silence.

Le cri silencieux du corps, de la posture.

 

Faire image de son corps. Composition.

En faire une arme.

 

Lutte des corps et des classes. Révolte des doubles.

 

 

 

 

 

Gap.

 

La répétition des différences.

« Le regard est un écart est un fantôme »

La vidéo comme outil d’interrogation du regard comme écart.

Du regard fantôme.

« Il y a quelque chose qui semble étranger dans le regard »

 

La vidéo comme regard fantôme. Flux qui relie les différences de regard.

Vidéo qui trace un fil. Invisible, mais rendu visible.

Une continuité d’une discontinuité. Comme le cinéma.

 

 

 

 

 

GapFaces.

Deux chorégraphies de l’interstice. Avec toutes leurs différences.

Deux chorégraphies qui interrogent l’image et donc le regard.

 

Deux chorégraphies qui font de l’entre-deux images (le noir, ou le fil)

l’écart qui rend visible l’impossible/la métamorphose.

 

Deux chorégraphies de la répétition qui engendre la différence.

Du même qui questionne l’autre.

Deux projections sans films.

 

Le plateau devient l’espace multiple des temps et espaces superposés.

Un entre-lieux ou mi-lieux sans cesse à réinventer/réinvestir.

 

 

Le regard / le geste, s’y tracent encore, au-dessus du vide.

 

 

 

nicolas droin - mars 2013

 

 

 

A VOIR  :  

 

Teaser de Gaze is a gap is a ghost

Interview de Daniel Linehan

 

 

 

 

 



14/03/2013