LAND A - rythme
Rythme
Un pas après l'autre
ces mots ont longtemps résonné dans ma tête lors de la création de land a
trouver, inventer, un rythme, une rythmique
propre au film
rythme des pas
rythme des silences
rythme des vides et des absences
rythme silencieux
en silence
Mais ces gisements, la nuit élémentaire du rythme, la profondeur que désigne, comme matérialité, le nom d’éléments, tout cela, l’œuvre l’attire mais pour le dégager, le révéler dans son essence, essence qui est l’obscurité élémentaire et, dans cette obscurité ainsi rendue essentiellement présente, non pas dissipée, mais dégagée, rendue visible sur quelque transparence comme d’éther, l’œuvre devient ce qui s’épanouit, ce qui s’avive, l’épanouissement de l’apothéose.
Maurice Blanchot
Son pinceau s’agitait de divers côtés, mais il avait maintenant un mouvement plus lourd et plus lent. Il paraissait s’être adapté à un rythme qui lui était imposé par ce qu’elle voyait (elle ne cessait de regarder la haie, puis la toile) si bien que, alors que sa main était toute frémissante de vie, ce rythme était assez fort pour l’emporter dans son courant. Elle perdait certainement la conscience du monde extérieur. Et à mesure qu’elle perdait cette conscience, qu’elle oubliait son propre nom, sa personnalité, son aspect, (…) son esprit, lui, ne s’arrêtait pas de lancer, du fond de ses abîmes, des visions, des noms, des phrases, ainsi que des souvenirs et des idées, à la façon d’une fontaine se dégorgeant sur cet espace blanc qui la confrontait avec ses difficultés hideuses et qu’elle façonnait avec ses verts et ses bleus.
Virginia Woolf
Proliférations de petits motifs, des accumulations de petites notes qui procèdent cinématiquement et affectivement, qui emportent une forme simple en y ajoutant des indications de vitesse, et permettent de produire des rapports dynamiques extrêmement complexes à partir de rapports formels intrinsèquement simples.
Pierre Boulez