LE PHOTOGRAPHE
LE PHOTOGRAPHE
De Nicolas Droin
Avec Valentin Johner, Laura Mariani, Jeanne Ben Hammo, Arnaud Dupont, Fred Perez
37 minutes
2017
Pierre photographie un couple sur un terrain de sport puis, avec son amie, imagine une série d'histoires possibles autour de ce couple, jusqu'à sombrer, lui-aussi, dans l'un de ces récits...
« Je crois que je sais regarder et je sais aussi que tout regard est entaché d’erreur, car c’est la démarche qui nous projette le plus hors de nous-mêmes, et sans la moindre garantie, (…) »
Julio Cortazar, Les fils de la vierge.
VARIATIONS
Les mots laissent une trace une fois prononcés. Ils impliquent des mondes, des vies, des possibles.
Le scénario du film se tisse des histoires possibles qui se développent à partir d’un événement anodin : un couple sur un terrain de sport, un photographe, un troisième homme qui observerait la scène. Comment d’un geste, d’un regard, d’une image, naissent des récits, parfois contradictoires.
Dans ce scénario, qui s’inspire librement d'une nouvelle de Julio Cortazar, Les fils de la vierge, il ne s’agit pas de citation ou de mise en abîme. Le film multiplie les séquences parallèles, et les points de vue, pour essayer de donner à entendre et voir les variations qui se trament à partir d’un événement, d’une image, d’un mot.
RYTHMES
Le défi du montage à été de trouver le bon rythme pour construire et déconstruire ces récits multiples et superposés. Comment et où commencer un récit, comment et où l'arrêter ? Peut-on arrêter un récit, couper dans sa rythmique propre ? Comment passer d'un rythme à un autre ?
Le travail de montage a consisté à déplacer, condenser, les blocs de récits afin de leur laisser leur propre espace pour apparaître et leur propre espace de résonance. Je pense que les récits, s'ils peuvent se suffirent à eux-mêmes et engendrer des mondes autonomes, n'existent que si l'on laisse au spectateur un espace libre, un temps, pour que les mots résonnent.
« Il fixa l’agrandissement sur un mur de la chambre et passa un bon moment, le premier jour, à le contempler et à se souvenir, en cette opération comparative et mélancolique du souvenir face à la réalité perdue ; souvenir pétrifié comme la photo elle-même où rien ne manquait, pas même ni surtout le néant, le vrai fixateur, en fait, de cette scène. »
Julio Cortazar, Les fils de la vierge.
LIEUX
L'idée du Photographe m'est venue de l'association de la nouvelle de Cortazar, du film Blow up et d'une promenade dans le parc des Beaumonts à Montreuil. Il a fallu ensuite écrire un parcours dans la ville qui soit aussi un parcours dans la narration et un parcours mental. Comme si les cartes se superposaient. Ou, peut-être, comme s'il n'y avait plus de carte.
L'une des idées initiales était de déplacer et de dépayser les événements : le parc serait le lieu de la discussion, non celui de l'événement et la photographie initiale devait être prise dans un endroit en tout point opposé à un parc. Le terrain de sport présente cet espace plat, où l'on ne peut se cacher, vide, ouvert, l'inverse des méandres et recoins d'un parc.
Les rues de Montreuil, son architecture entre ville post-industrielle et ville résidentielle, ses tags, tous ces éléments sont venus, à un moment ou à un autre, nourrir le film, lui donner corps, forme.
Un repérage photographique a été réalisé pendant l'écriture du scénario :
LE-PHOTOGRAPHE-Repérage-N.DROIN.pdf
PHOTOGRAPHIES DU TOURNAGE
Par Stéphanie Gutierrez-Ortega
LE PHOTOGRAPHE
37 minutes - 2017
Ecrit et réalisé par Nicolas Droin
Avec
Valentin Johner
Laura Mariani
Jeanne Ben Hammo
Fred Perez
Arnaud Dupont
Aide à l'écriture
Jeanne Ben Hammo
Aide à la mise en scène
Marie Cogné
Assistante image
Stéphanie Gutierrez Ortega
Ingénieur du son
Philippe Belloteau
Aide au tournage
Cécile Achin
Musique originale
Alexandre Deschamps
César Frank,
Prélude en si mineur et Variation en si mineur
interprétés par
Vincent Leterme
Enregistrement piano
Philippe Belloteau
Paulin Amato